Depuis le 27 janvier, les combats opposent les forces armées de la République democratique du Congo (FARDC) à la rébellion du Mouvement du 23 Mars (M23) à Goma, principale ville de l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Ces nouveaux affrontements ont fait 2 900 morts selon un bilan de l’Onu. 2 000 corps sont déjà enterrés tandis que 900 autres restent encore dans les morgues de la ville. 

A cela s’ajoutent de nombreux blessés nécessitant des soins urgents, alors que les infrastructures médicales sont débordées. Des milliers de civils sont toujours privés d’assistance vitale dans un contexte où l’accès à l’eau potable est interrompu depuis des jours. 

Cette situation favorise la réapparition de maladies comme le choléra, aggravant davantage la crise humanitaire. Sur place, les humanitaires parviennent tant bien que mal à assurer un service minimum comme nous le rapportent plusieurs Gomatriciens membres de notre réseau panafricain. 

Les derniers affrontements se sont déroulés le 6 février dans la cité de Nyabibwe dans le Sud-Kivu. Cette reprise des hostilités rompt le cessez-le-feu unilatéral décrété par la rébellion du M23. 

A ce décompte macabre, s’ajoutent les viols qui sont depuis le début de ce conflit une arme de guerre pour les uns et les autres.  Selon un document interne de l’ONU, plus de 100 femmes ont été violées puis brûlées vives lors d’une évasion de la prison de Munzenze dans la ville congolaise de Goma au moment où le M23, a commencé à s’emparer de la ville fin janvier. 

En respect de l’Article 8 de la constitution de la RDC qui stipule que “ la personne humaine est sacrée et a droit à la vie…” et notre attachement en faveur des droits humains, Nous condamnons avec la dernière énergie les actes de violences et les tueries perpétrées, et exige que toutes les personnes reconnues coupables de ces crimes soient traduites devant la justice. 

AfricTivistes réaffirme également son attachement au dialogue et à la paix en Afrique. C’est en ce sens que nous encourageons les démarches de médiation qui cherchent une issue diplomatique à ce conflit qui déchire le Nord-Kivu et le Sud-Kivu. 

Nous nous réjouissons de la tenue à partir de ce vendredi 7 février, en Tanzanie à Dar es Salaam d’un sommet conjoint qui verra la présence de tous les belligérants. Notre plaidoyer à toujours consister à trouver des solutions endogènes aux problèmes africains. 

Nous nous faisons aussi le porte voix des jeunes engagés, des web activistes, journalistes et défenseurs des droits humains, contraints par la restriction des réseaux sociaux tels que TikTok et X en RDC depuis le 01 février. Limiter l’accès à ces plateformes c’est non seulement ajouter de la peur et de l’incertitude chez les populations, mais c’est aussi contre productif dans un contexte de crise propice à la désinformation et à la circulation des rumeurs de toutes sortes. 

Ces restrictions sont une violation de la liberté d’expression et du droit à l’information garantis par les articles 23 et 24 de la Constitution de la RDC, ainsi que par les conventions internationales qui les garantissent telles que la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples, la Déclaration universelle des droits de l’Homme du 10 décembre 1948…

AfricTivistes, en tant que réseau engagée pour la défense des libertés fondamentales, déplore cette situation et demande aux autorités congolaises de rétablir ces plateformes de communication qui permettent aux citoyens de diversifier leurs sources d’information. 

Nous nous tenons aux côtés de la société civile et des populations congolaises et interpellons encore une fois la communauté africaine et internationale à ne ménager aucun effort pour que la paix ne soit plus une exception dans l’est de la RD Congo. Nous nous prosternons devant la mémoire des nombreuses victimes.