Intelligence artificielle et Élections: fiabilité et intégrité de l’Information en question !

Intelligence artificielle et Élections: fiabilité et intégrité de l’Information en question !

Dans un contexte où l’intelligence artificielle (IA) joue un rôle de plus en plus central dans l’accès à l’information, AfricTivistes, en partenariat avec Democracy Reporting International (DRI), a mené une étude visant à évaluer la fiabilité des chatbots lors des élections législatives sénégalaises du 17 novembre 2024. L’objectif était d’analyser dans quelle mesure ces outils fournissent des informations exactes, erronées ou s’ils sont limités dans leur capacité à répondre à certaines requêtes électorales.

Pour cette étude menée en octobre 2024, plusieurs chatbots ont été testés : Copilot, Gemini, ChatGPT-4o, ChatGPT-4omini et Claude. L’évaluation a été menée à travers une série de questions en Wolof et en Français portant sur les élections législatives sénégalaises du 17 novembre 2024. Les réponses obtenues ont été analysées selon trois critères fondamentaux :

  • L’exactitude : Vérification de la correspondance des informations avec des sources officielles et fiables.
  • La cohérence : Évaluation de l’uniformité des réponses et de l’absence de contradictions.
  • La complétude : Capacité à fournir des réponses détaillées et pertinentes.

Des performances inégales

L’analyse des résultats a mis en évidence d’importantes disparités dans la performance des différents chatbots :

  • ChatGPT-4o et Claude ont démontré une certaine capacité à fournir des réponses relativement précises, bien que limitées à des informations générales.
  • Copilot et Gemini ont affiché des lacunes significatives, notamment avec des réponses obsolètes ou incomplètes.
  • ChatGPT-4omini a présenté les performances les plus faibles, avec un taux d’erreurs plus élevé et un manque de précision notable dans les réponses fournies.

Un point commun à tous ces outils est leur incapacité à intégrer en temps réel les mises à jour du contexte politique sénégalais. Certains modèles ont également émis des avertissements sur la fiabilité de leurs propres réponses, soulignant leurs limites en matière de vérification des faits.

Un risque accru de désinformation en période électorale

L’étude met en lumière un défi majeur : le risque de désinformation induit par l’usage des chatbots en période électorale. Bien qu’ils puissent être utiles pour obtenir des réponses générales, ces outils ne peuvent se substituer aux sources officielles et aux médias spécialisés, principalement en raison de leur incapacité à actualiser les informations en temps réel.

De plus, certains chatbots génèrent des réponses erronées avec un haut degré de confiance, ce qui peut induire les utilisateurs en erreur et alimenter la propagation de fausses informations. Cette problématique soulève des questions éthiques essentielles sur la responsabilité des entreprises technologiques dans l’amélioration des mécanismes d’intégration et de vérification des données récentes.

Un appel à la vigilance et à l’éducation numérique

L’étude conclut que les chatbots testés ne peuvent être considérés comme des sources d’information totalement fiables en matière électorale. Il est donc essentiel que les citoyens, journalistes et acteurs de la société civile vérifient systématiquement les informations obtenues via ces outils en les confrontant à des sources officielles et journalistiques reconnues.

Face à ce constat, AfricTivistes réaffirme son engagement à défendre la démocratie et la bonne gouvernance à travers la promotion d’une information fiable et accessible. La sensibilisation du public aux limites et aux bonnes pratiques d’utilisation des chatbots apparaît ainsi comme une priorité pour garantir une consommation responsable de l’information. Ce projet pilote mis en œuvre avec DRI a permis de tester la fiabilité des informations fournies par les IA génératives en matière électorale.

Alors que plusieurs pays africains s’apprêtent à organiser des élections en 2025 comme c’était le cas pour plusieurs dont le Sénégal, le Botswana, l’Afrique du Sud, la Tunisie en 2024, la question de l’intégrité de l’information en ligne demeure un enjeu central. Ces scrutins constituent des tests majeurs pour la crédibilité des processus électoraux sur le continent et mettent en évidence la nécessité de renforcer les mécanismes de lutte contre la désinformation et la manipulation de l’information par les technologies IA.

AfricTivistes et ses partenaires continueront à œuvrer pour une meilleure utilisation éclairée des outils numériques, afin que l’intelligence artificielle devienne un levier de transparence électorale.

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